Les contraintes de la France

Gérard Lafay

3/3/20222 min read

La France doit se libérer de trois contraintes qui entravent largement son action.

La première de ces contraintes est sa soumission à l’OTAN, dirigée par les Etats-Unis. On sait en effet que l’agression russe s’explique par les promesses de non-extension de cette organisation qui avaient été faites lors de l’éclatement de l’URSS. Or l’extension atlantique n’a cessé de s’élargir au fil du temps, au point d’encercler totalement la Russie, cependant que les accords de Minsk, qui admettaient l’autonomie des régions russophones, ont été violés délibérément par le pouvoir ukrainien, Notre participation à cette organisation, soumise à l’influence américaine, nous empêche donc de pouvoir jouer un rôle de médiateur dans la guerre funeste en Ukraine.

La deuxième est évidemment le rôle de l’euro, qui a largement entravé la croissance de notre économie depuis plus de deux décennies. La BCE a suivi une politique de création monétaire insensée, qui en engendré un large endettement public et privé. Pour sortir de l’euro, il ne suffira pas de recréer le franc et de redonner son pouvoir à la Banque de France, il faudra créer une "monnaie pleine" selon le projet porté par Maurice Allais et de nombreux économistes renommés. Tous les crédits, achats de titres et autres achats faits par les banques seront alors financés avec de la monnaie de la Banque Centrale (seul moyen de paiement légal). Cette réforme radicale implique que les "banques universelles" soient scindées en trois catégories d’établissements strictement indépendants : des compagnies de gestion des comptes monétaires appartenant à leurs clients ; des banques de crédit, qui récolteraient les dépôts d’épargne à différents termes pour les replacer sur des échéances légèrement inférieures, sans effectuer de "transformation" ; des banques de marché.

La troisième de ces contraintes découle du fait que la France subit, comme de nombreux pays occidentaux, les conséquences néfastes d’un néocapitalisme financiarisé et mondialisé Des entreprises transnationales, les GAFAM, exercent un quasi-monopole dans les activités numériques, cependant que le rôle essentiel est joué désormais par d’énormes fonds d’investissement, tels que BlackRock, qui ne recherchent que l’élévation des bénéfices des entreprises, en jouant constamment sur leur rachat ou leur démantèlement, grâce à une création monétaire insensée. En découlement une délocalisation des activités industrielles vers les pays à bas salaires, une explosion des inégalités sociales et une envolée des cours de bourse. La vraie solution est de donner aux salariés un poids suffisant pour peser efficacement sur la stratégie des entreprises, en mettant en œuvre un "pan-capitalisme". Il faut, dans ce but, que leur participation aux bénéfices soit démultipliée, en étant obligatoirement convertie en une participation au capital de ces entreprises. Celle-ci serait bloquée jusqu’à la fin de la carrière, directement ou par des fonds de pension mutualisés par métier.