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Les années qui s'annoncent vont être politiquement très dures. Aucun des deux partis qui ont verrouillé le pouvoir ne peuvent définir de solutions pour l'avenir de notre pays en raison des impasses dans lesquelles ils se sont fourvoyés. Tous les deux ont accepté de ratifier le traité de Lisbonne alors que le peuple français, sans doute beaucoup plus sage que nos élus, avait rejeté l'organisation constitutionnelle projetée par l'union européenne. Alors que le rejet du traité constitutionnel aurait dû conduire à une reprise des négociations et des discussions, le président Sarkozy et l'UMP, suivis du parti socialiste et de l'actuel président ont signé et ratifié le traité de Lisbonne en utilisant le tour de passe-passe qui consistait à une modification cosmétique du traité constitutionnel (rejeté) et l'adoption d'une copie presque conforme dudit traité par le congrès. Le message de 2005 était pourtant extrêmement clair :

Nous ne voulons pas de l'Europe que vous nous construisez.

En aucun cas cela ne voulait dire que nous ne voulons pas d'une certaine construction de l'Europe, mais pas celle qui au fil des ans est devenue un Léviathan bureaucratique, antidémocratique, sans aucune légitimité, et construite indépendamment de la volonté des peuples.

Ce refus du référendum est à l'origine de toutes nos difficultés, tant il est clair que les solutions aux différents problèmes de notre pays ne peuvent se trouver pour la plupart d'entre eux qu'en s'appuyant sur les solidarités nationales.

Les prochaines élections feront apparaître le divorce toujours grandissant entre les élites politiques devenues carrément illégitimes et le peuple de France.

Nous avons créé ce think tank pour préparer une transition à laquelle nous devons être prêts (et éviter les débuts incohérents et désastreux de la présidence dite normale). Pour ce faire, je vous propose de nous réunir pour fixer les grandes lignes de notre action, ainsi que l'organisation indispensable pour pouvoir progresser. Je compte m'inspirer de ce qui avait fait le succès du club 89, des travaux de René de la Portalière et de la structure que nous avions mise en place, "construire ensemble", dans le courant des années 90.

Le G21 est un cercle de réflexion qui regroupe d’anciens hauts fonctionnaires, entrepreneurs et économistes, ayant tous exercé ou exerçant encore d’importantes fonctions, tant dans le secteur public que privé.

Le groupe apparaît comme un lieu de réflexion et de vigilance au regard de l’ensemble des acteurs de la vie politique, économique, sociale et culturelle de la France. Son regard et ses analyses portent aussi sur les difficultés de la Communauté européenne et de l’Euro.

Qu’est-ce qui nous rassemble ? Quelles sont les valeurs, les convictions, les préoccupations prioritaires que le groupe doit partager, même si les approches de chacun peuvent différer ?

Nos valeurs fondamentales

- L’attachement à la démocratie et aux droits de l’homme
- L’indispensable solidarité entre individus et entre générations
- Le respect des droits des individus et des minorités
- La priorité à donner au progrès économique et social
- Le rejet des utopies, seules les réalités devant s’imposer dans les choix politiques.

Nos convictions

- Le cadre privilégié, voire le seul, qui permette le partage, la protection et le développement de ces valeurs est la Nation.

- L’Europe ne peut être une alternative crédible aux Nations que dans certains domaines et à la condition que les Nations intéressées soient d’accord pour partager, sans aucune ambigüité, les valeurs fondamentales indispensables au développement harmonieux de ces domaines.

- Les institutions européennes ont pour mission la mise en œuvre des politiques communes décidées par les Nations. Elles ne doivent avoir, de droit comme de fait, aucune responsabilité dans la définition de ces politiques. Cela vaut, en particulier, pour la monnaie unique, dont l’existence doit impérativement découler d’une politique économique et sociale cohérente partagée par tous ses membres.

Nos valeurs fondamentales sont aujourd’hui menacées par des idées « fausses » ou utopiques, telles:
le multiculturalisme. La coexistence sur notre territoire de plusieurs cultures ne partageant pas les mêmes valeurs fondamentales ne peut se dénouer que dans le sang ou dans la dictature ;
l’égalitarisme. Slogan politique, il ne peut être assimilé à l’objectif réaliste de progrès qui est la recherche de l’égalité des chances des individus dans la vie. C’est pourquoi la redistribution des richesses doit être essentiellement le résultat de leur création et non pas celui d’une vision politique purement comptable ;

En revanche les idées fondamentales ne sont plus respectées.

Les droits des minorités et ceux des individus. S’il importe que ces droits soient protégés, ils ne doivent en aucun cas se substituer à ceux de la majorité et de la collectivité ou les remettre en question, ce qui est malheureusement la dérive actuelle.

La sécurité. Depuis que le monde existe, les peuples qui n’ont pas su assurer leur sécurité ont disparu. Or, à l’heure de la mondialisation et des crises économiques, ce constat est perdu de vue.

La liberté d'entreprendre. Sans la liberté d’entreprendre il n’est point de progrès durable. Elle est la condition nécessaire à l’avènement de tout esprit d’entreprise et, par conséquent, au progrès économique et industriel, au développement des nouvelles technologies, aux ruptures technologiques, voire sociétales, etc.

Nos priorités

- Tout ce qui limite, contraint, freine, etc., la liberté d’entreprendre doit être revu, corrigé, banni. Beaucoup de domaines sont concernés : le fonctionnement de l’État (Éducation, fiscalité, justice, relations sociales, règlementation, code du travail, etc.) ; la perception de l’entreprise par la collectivité et les individus ; celle du travail par les citoyens, en particulier les jeunes ; etc.

- Il importe que l’État n’intervienne, ne légifère, ne règlemente, etc., que lorsque cela est nécessaire. L’étatisme érigé en principe politique ou en objectif de fait, s’oppose à l’esprit d’entreprise et, par conséquent, au progrès de la Nation.

- L’indispensable réforme de l’État (millefeuille administratif, corps d’Etat, code du travail, structures professionnelles et dialogue, abolition des privilèges, etc.) doit être résolument entamée.

- Le rôle, l’organisation et le fonctionnement de l’Éducation nationale doivent être revus. En particulier, tout doit être fait pour que l’éducation devienne, aussi, un acteur du développement économique en acceptant, comme l’un de ses objectifs, la préparation des jeunes à leur entrée dans la vie active.

- La justice doit rester libre et indépendante de tout autre pouvoir, à condition que son rôle se limite à la stricte application des lois décidées par les représentants du peuple. Elle ne doit, en aucune façon, interpréter les lois, voire se substituer au législateur. Le contrôle de cette règle pourrait être confié au Conseil Constitutionnel ou à un Conseil de même nature.

- La Nation doit s’interroger sur les conditions nouvelles de sa sécurité et sur la reprise d’un effort en matière de Défense, en sachant que la puissance économique et le niveau technologique sont, aussi, des éléments concourant à la sécurité.

- La révolution numérique est en passe de transformer les relations entre individus et celles entre les individus et les différentes collectivités. En particulier, elle devrait permettre de combler le fossé grandissant entre le monde politique et les citoyens. Peut-on œuvrer à l’avènement d’une e-démocratie ?
Liberté, réalisme et cohérence, tels devraient être les maîtres mots du monde politique et du monde économique à court et moyen terme.