Scénario pour les élections de 2017

Par Christian Després, le 31 janvier 2017.

SCÉNARIOS

7/7/20242 min read

Préalable

Sous la Vème République, avec l’élection du président au suffrage universel, le résultat de ce scrutin national semble obéir à certaines règles :

– le vainqueur provient d’un des grands partis installés dans le paysage politique ;

– quand un de ces grands partis est porteur de la dynamique conjoncturelle (Mitterrand en 1981, Sarkozy en 2007), c’est lui qui l’emporte ;

– on ne « revient » pas dans la course ; un ex-président défait ne peut plus se représenter avec succès (Giscard, Sarkozy) ;

– les candidats providentiels ne réussissent pas (peu de cas en France, sauf peut être Lecanuet ; aux Etats-Unis il y eut l’épisode Mac Govern).

Situation actuelle

Ce texte est écrit à dessein juste avant de connaître les résultats de la primaire de la gauche. La droite a désigné un candidat solide, bien représentatif de ce qu’elle peut être, une sorte de nouveau Pompidou (provincial, catholique, normalement conservateur…). Il devrait faire le plein des voix à droite, mordre sur la partie du Front National non-populiste et amoindrie la pertinence des candidatures spécifiques comme Dupont-Aignan. La primaire de la gauche va s’achever avec la même élégance que la primaire de droite (les combats fratricides n’auront que peu de conséquences) même elle va aboutir sur la désignation d’un candidat falot. La mouvance PS part donc très affaiblie et octroie de l’espace politique aux forces connexes, qui n’en demandaient pas tant : Macron, Mélenchon. Mélenchon, qui avait fait un score honorable en 2012 le confirmera en l’augmentant mais il rencontre une limite liée à son engagement trop marqué à gauche. Macron n’a pas fait « pschitt ». Sans pouvoir vraiment prouver sa consistance, il est parvenu à s’ancrer dans le paysage politique au point de pouvoir espérer se placer en tête de peloton. Mais cette croissance n’est pas irrésistible. La multiplication des ralliements, la diversité de leur origine (PS, Lepage, centre droit…) est de nature à semer le doute et d’en faire un candidat « attrape tout » doublé d’un certain « bobo-isme ». Pire, certains ralliements risquent de lui porter préjudice (Minc, Kouchner, Royal). Bref, après l’ivresse, on peut craindre la gueule de bois. Après la primaire socialiste on peut s’attendre à une reconfiguration plus offensive du PS – animal blessé – et une reconquête de l’espace perdu. Macron va vite alors apparaître pour ce qu’il est : un candidat du centre, avec un score de candidat du centre. Le Pen (Marine) semble aujourd’hui favorite. Elle occupe un espace politique spécifique et … spacieux. Elle a su décomplexer son électorat et le contexte sécuritaire lui met le vent en poupe. Mais cette aisance présumée risque de se voir minée par les querelles intestines, car une proportion non négligeable du FN n’a pas admis le tournant pris par Philippot et l’éloignement vis-à-vis du fondateur, Jean-Marie. Ceci est favorable à ce que l’affichage assumé d’une identité de droite traditionnelle par Fillon engendre un report de voix en la faveur de ce dernier.

Pronostic actuel

Rappel des résultats de 2012 du premier tour

Au second tour, Fillon l’emportera facilement.

Elections législatives

Le quinquennat a inscrit chronologiquement et politiquement les législatives dans le prolongement de la présidentielle : celui qui gagne l’une gagne l’autre. Cette règle continuera de fonctionner, mais en s’atténuant un peu. Mais va se poser la question nouvelle du capital électoral de Macron, en sus de celle devenue récurrente de la très faible représentation du FN à l’Assemblée, en dépit de scores triomphants à l’élection présidentielle. Dans les deux cas, on connaitra une érosion sensible. Rappel des résultats de 2012 du second tour

Pronostic second tour 2017